Un millier de personnes étaient massées en fin de matinée dans l’église Saint-Roch, la paroisse des artistes, située dans le 1er arrondissement de Paris où s’est déroulée une cérémonie à la mémoire de l’acteur.
De nombreux anonymes avaient pu prendre place à l’intérieur, aux côtés de la famille, des proches et d’artistes, amis du comédien. Michel Galabru « était un homme de coeur que j’admirais, très bon comédien mais qui ne se prenait pas au sérieux », a déclaré aux journalistes le comédien et metteur en scène Robert Hossein.
« Les comiques ne sont pas drôles généralement mais Michel était drôle, plein de gentillesse et de simplicité », a renchéri la comédienne et chanteuse Line Renaud. « C’était un être généreux jusqu’au bout, parfois à ses risques et périls », a souligné le Père Philippe Desgens, aumônier des artistes, lors de la cérémonie à laquelle assistaient la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, la députée et ancienne ministre Elisabeth Guigou, l’écrivain Gonzague Saint Bris, le cinéaste Bertrand Tavernier ou encore les acteurs Antoine Duléry, Philippe Caubère, Daniel Prévost et Patrick Préjean.
« Le bonheur que tu nous as donné, on s’en souviendra toujours », a dit Antoine Duléry pendant la cérémonie. Pour Line Renaud, Galabru « n’est pas parti, il est passé dans la pièce à côté » et « nous continuerons à rire de ce qui nous faisait rire ensemble ». « Le Nooord », a-t-elle lancé, imitant la voix rocailleuse de Galabru dans le film Bienvenue chez les Ch’tis, en 2008.
Un comédien prolifique
Philippe Caubère, qui avait joué avec Galabru Jules et Marcel, en référence à Raimu et Pagnol, a évoqué avec émotion « un père, un frère, un fils ». Caubère a rappelé avec humour comment Galabru, qui était fréquemment en proie à des doutes existentiels, disait de Dieu: « Je ne sais pas s’il existe, mais s’il existe, quel enfoiré! » « Ce n’était pas du blasphème, monsieur le curé, mais une façon de le reconnaître et de l’aimer », a assuré l’acteur, prévenant le ciel qu’il allait recevoir « un drôle de paroissien ».
Plus sérieusement, Caubère a rappelé que Michel Galabru n’était jamais invité à jouer dans les « temples du théâtre » que sont la Colline, les Amandiers ou l’Odéon. « Nous qui sommes devenus un peu ses enfants, je nous suggère de lutter pour que perdure, renaisse et revienne le temps des comédiens », a-t-il lancé, dénonçant une « confiscation » du théâtre par les metteurs en scène au détriment des acteurs, « de Raimu à Galabru ». Une déclaration saluée par des applaudissements des prêtres et de l’assistance.
Comédien prolifique tant au théâtre qu’au cinéma, avec près de 250 films et téléfilms, Michel Galabru était très populaire depuis la série du Gendarme de Saint-Tropez de Jean Girault dans les années 60. Il avait mis sa faconde au service de nombreuses oeuvres du répertoire et de boulevard, de films très grand public (La Cage aux Folles, Papy fait de la résistance, Le viager,…) ou plus exigeants comme Le juge et l’assassin de Bertrand Tavernier, qui lui avait valu le César du meilleur acteur en 1976.
Très affecté par les décès successifs de son frère Marc en 2014 et de son épouse Claude en août dernier, le comédien avait dû annuler en novembre les représentations du Cancre à Paris. Michel Galabru devait être inhumé ensuite au cimetière Montmartre dans la plus stricte intimité.
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